"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

13 novembre 2006

Ni vu, ni connu

Les "rénovateurs" (pro-Montebourg) en campagne pour la candidature de Ségolène Royal nous prient d'insérer les articles suivants en vue d'étayer le débat ayant cours sur le présent blog:


Arnaud Montebourg dénonce la "marchandisation du soutien scolaire"
11 novembre

Suite à la diffusion d’une video où Ségolène Royal propose que les enseignants de collège combinent cours et soutien scolaire, Arnaud Montebourg, dénonce la "marchandisation du soutien scolaire". Le 10 novembre, il était sur Europe 1 dans l’émission Europe midi invité de Luc Evrard, voici le script de l’entretien.

Luc ÉVRARD Les débats officiels de la campagne interne au Parti socialiste sont clos depuis hier. Tout s’est passé dans le calme devant les militants à Toulouse, mais la campagne proprement dite se poursuit avec des méthodes pas toujours très glorieuses. Une vidéo pirate circule depuis hier sur Internet dans laquelle Ségolène ROYAL évoque devant les militants l’idée de contraindre les enseignants à faire 35 heures de présence effective dans les établissements scolaires. Proposition explosive s’il en est quand on connaît l’importance de la phalange enseignante au Parti socialiste. Brigitte BEJEAN. Ah, Brigitte BEJEAN n’est pas des nôtres mais Arnaud MONTEBOURG est avec nous. Bonjour.

Arnaud MONTEBOURG Bonjour.

Luc ÉVRARD Vous êtes porte-parole de Ségolène ROYAL. D’abord sur la forme : cette diffusion tardive d’un document pirate enregistré en janvier dernier à Angers, cela vous inspire quoi ?

Arnaud MONTEBOURG Ce sont des méthodes un peu curieuses, d’autant que dans une vidéo on peut choisir les passages, ne pas resituer dans le contexte. Ceci dit, ce qui apparaît est intéressant car Ségolène ROYAL évoque un pacte avec les organisations syndicales sur le métier d’enseignant, sur les méthodes de travail et sur la façon de différencier la pédagogie. De ce point de vue-là, ce qui est intéressant dans cette vidéo, c’est qu’elle pose le problème de la marchandisation des produits éducatifs et de l’éducation.

Luc ÉVRARD Oui, parce que ce que j’ai entendu, moi, en regardant cette vidéo, c’est aussi qu’elle met en cause les profs qui vont arrondir leur fin de mois dans des sociétés commerciales de soutien scolaire.

Arnaud MONTEBOURG Elle va surtout mettre en cause la façon dont se développent des soutiens privés d’entreprises qui sont, en effet, cotées en bourse et qui concernent aujourd’hui 2 milliards de chiffre d’affaires. 30 % de lycéens, 20 % de collégiens font appel à ces encadrements ou soutiens scolaires privés, ceux des parents qui peuvent se payer ce type de soutien ont plus de chance que les autres parents qui eux-mêmes n’ont pas ces moyens.

Luc ÉVRARD Est-ce que d’après vous c’est une bonne idée de doubler le temps de travail des profs ? 18 heures aujourd’hui de présence effective, je veux dire, 35 heures demain.

Arnaud MONTEBOURG La question se pose de la réévaluation dans un rapport de loyauté avec les organisations syndicales avant les élections, et non pas après les élections, par derrière. C’est une question qui sera posée et qui est dans le projet socialiste : comment faire en sorte, pour accompagner les élèves, différencier la pédagogie par un soutien adapté à ceux qui ont plus de difficultés. Dans certains établissements où il faudra qu’en effet le temps de présence des adultes, et notamment des professeurs particulièrement soit plus important, comment imaginer qu’une mesure générale de 17 heures ou 15 heures sur la totalité du territoire, on puisse imaginer à rémunération en contrepartie augmentée, des temps de présence différents ? C’est cette différenciation qui est au cœur de la reconstitution d’un pacte avec les enseignants. Vous savez, quand on veut reconstruire un service public qui est aujourd’hui en crise - en crise, d’ailleurs, morale mais aussi en crise de déficience car il y a trop d’enfants qui sortent du système scolaire sans diplôme et sans qualification, il faut le faire à partir de sa sève la plus forte qui est le monde enseignant.

Luc ÉVRARD Excusez-moi, je voudrais en placer une. Cela veut dire quand même qu’à terme, des enseignants seront obligés d’aller faire à charge d’emploi, c’est-à-dire sans rémunération complémentaire, ce qu’ils font aujourd’hui de manière plus lucrative.

Arnaud MONTEBOURG Je pense qu’il vaut mieux que le service public se renforce en proposant des formules de soutien scolaire, d’encadrement des élèves, différenciées, personnalisées plutôt que de laisser au privé le soin de développer ce type de service. C’est plus égalitaire.

Luc ÉVRARD Merci. Merci Arnaud MONTEBOURG, porte-parole de Ségolène ROYAL.

L’Agence France Presse a diffusé la dépêche suivante le 10 novembre après-midi:
PARIS, 10 nov 2006 (AFP) - Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, a dénoncé vendredi "la marchandisation du soutien scolaire", suite à la diffusion d’une vidéo où la candidate à l’investiture socialiste Mme Royal propose que les enseignants de collège combinent cours et soutien scolaire. "Le soutien scolaire doit pouvoir avoir lieu non plus dans le privé (...) au frais des familles mais au contraire dans le service public de l’éducation, pour tous les enfant qui en ont besoin et gratuitement", a déclaré M. Montebourg à l’AFP. Il a relevé que Mme Royal évoquait dans cet enregistrement pirate "un pacte à la loyale avec les organisations syndicales d’enseignant avant les élections pour redéfinir les différents aspects du métier d’enseignants". "Elle a également évoqué le phénomène dangereux de marchandisation du soutien scolaire", a-t-il ajouté en rappelant que les "entreprises de soutien scolaire privées réalisent 2 millirads d’euros de chiffre d’affaires et concernent 30% des lycéens et 20% des collégiens, la principale étant cotée en bourse". "La question des conditions de travail des professeurs", de leurs "rémunérations et de leur revalorisation" et de leur "présence" dans les établissements font "partie des choses qu’il faut mettre sur la table", pour M. Montebourg.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Des vidéos positives de Ségolène Royal sur http://segovideo.com

Anonyme a dit…

Monsieur Heurtrey court après l'audience d'une fort douteuse façon...

Anonyme a dit…

Mais qu'en pense l'Allemagne, au fait ?

Anonyme a dit…

La Phalange (Falange en espagnol) fut créée en 1933 par José Antonio Primo de Rivera, fils du dictateur Miguel Primo de Rivera. Ce parti nationaliste d'extrême droite joua un rôle important dans la guerre civile face aux républicains. mmmhhhh...

Anonyme a dit…

je tiens à dire que le Thomas Baumgartner qui a écrit un commentaire ci-dessous n'est pas la vrai (ceci n'est pas une blague)

F. H. a dit…

Thomas, ça veut dire quoi Charbax ?

Anonyme a dit…

C'est clair que le vrai Thomas Baumgartner ne fait jamais de fautes d'orthographes, lui. Enfin... à la radio.

Anonyme a dit…

ok thibaut, lâche la rampe.

Anonyme a dit…

Putain, si on peut pas rigoler sur le net... on se croirait chez Daniel Mermet... messieurs les censeurs, bonsoir ! je vais retourner bosser chez nano (le fils de Jean-Luc), il est plus ouvert d'esprit.
La gauche est morte ce soir, les amis. Et une certaine idée de la politique aussi. Celle ou les militants du parti de Jean Jaurès abordaient les grands rendez-vous politiques enfiévrés, en n'osant croire à la victoire, fourbissant idées et projets, parce qu'ils portaient en eux une idée de la société. Utopique. Evidente.
Aujourd'hui, les militants du PS demandent à Ipsos qui a le plus de chance de gagner, et votent les yeux fermés, sans avoir vu de programme.
Ensuite, le candidat officiel va regarder dans les sondages (ils auront le choix entre demander aux salariés de Bolloré, ceux de Laurence Parisot, etc.) ce qu'il va falloir mettre dans le programme. Et là, j'ai fait assez de marketing pour savoir qu'on peut faire dire n'importe quoi à une étude. Alors...
Comme je n'aime pas les surprises, je voterai Sarko, ou éviterai une nouvelle fois de m'inscrire sur les listes électorales, avant d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.