"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

09 novembre 2006

Münster, Lyon, 1944-1987

Il n'a pas été encore question ici de mes voyages hebdomadaires à Münster, où chaque vendredi j'ai le bonheur "d'introduire au droit français" une trentaine de jeunes étudiants allemands, sélectionnés entre autres pour leur compétence linguistique. Je rassure tout le monde - et notamment leurs parents - les cours sont délivrés en V.O., soit en français. Demain, j'ai espoir de terminer l'Ancien Régime et d'aborder la Révolution et l'époque contemporaine. En deux fois 45 minutes, c'est un challenge.
L'université de Münster a une certaine réputation en Allemagne. Les grandes universités ne sont pas toutes à Berlin, même si celle de la capitale bénéficie d'une indiscutable aura. On ne peut qu'aimer Münster. Tout porte à croire que ette ville a été conçue pour son université. Et j'éprouve toujours un regret de ne pas avoir étudié là.
Lors de mon précédent voyage il y a quelques jours, pour le premier cours, j'ai un peu cherché mon chemin avant de retrouver les bâtiments de l'université, ceux-ci étant situés au coeur de la vieille ville. L'arrêt de bus m'a immédiatement troublé : de grandes photographies légérement floutées de deux visages. J'avais reconnu assez vite Jacques Vergès. J'ai réalisé un peu plus lentement que l'autre visage était celui de Klaus Barbie. Etrange accueil. Il s'agissait en réalité du bâtiment des études de droit pénal de l'université. Les deux photographies ont été prises lors du procès de Lyon, en 1987. Vergès a l'air très jeune. J'ai toujours regretté à Lyon n'être jamais allé voir les vidéos du procès rediffusés au Musée de la résistance et de la déportation, rue Berthelot.
Et c'est à Münster que tout cela me revient. Demain, j'essayerai d'en savoir un peu plus sur ces deux grands placards.

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