"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

19 octobre 2006

Petitessen, Vetternwirtschaft und Dementi

Quelqu'un en France se souvient-il que Monsieur Barrot occupe depuis 2004 le poste de commissaire européen en charge des Transports ? Jacques Barrot, oui. Il est même Vice-président de la Commission, c'est dire son importance.
Outre-Rhin, plus personne ne peut ignorer que l'Allemagne est représentée de son côté par le social-démocrate Günter Verheugen.
Le Süddeutsche Zeitung lui consacrait jeudi dernier un mini-portrait en page 4, où il était question des dernières sorties du Commissaire européen en charge de l'Industrie. Verheugen avait en effet osé jeter un pavé dans la mare bruxelloise en s'indignant du pouvoir accru des haut-fonctionnaires européens. La montée en puissance des 20.000 fonctionnaires s'opérant au détriment des Commissaires. Constat sans doute pas forcément infondé, mais qui a déplu.
Herr Verheugen n'en est pourtant pas à son premier fait d'arme. Alors qu'il était Commissaire européen à l'Elargissement sous la présidence Prodi, il avait déclaré que les Polonais pouvaient certes fêter leur adhésion en buvant du champagne, mais, en raison de leurs penchants liquoreux, de préférence un seul verre...
Il va sans dire que depuis ses quelques sorties Verheugen n'a pas été épargné par le milieu bruxellois. En particulier lorsque des photos de vacances le montrant avec une de ses assistantes, Petra Erler, main dans la main, furent publiées dans la presse.
L'affaire n'eût sans doute pas fait grand bruit si Verheugen n'avait été marié et si Petra Erler n'avait été nommée en avril dernier directrice de son cabinet. Aux accusations de népotisme (Vetternwirtschaft), le Commissaire opposa un véhément démenti. Et Barroso lui-même fût contraint de s'expliquer. La nomination ayant été faite dans les règles de l'art, on en resta là : "Damit ist für mich die Sache vorbei".
Le journaliste du Süddeutsche, Alexander Hagelücken, prend la défense de Verheugen en expliquant que les accusations auraient été fondées si Petra Erler, économiste de formation, s'était révélée incompétente. Ce qui n'est pas le cas, explique le journaliste. Ancienne secrétaire d'Etat du premier gouvernement démocratiquement élu en RDA (Staatssekretärin der ersten frei gewählten DDR-Regierung), Erler était la collaboratrice la plus ancienne au sein du cabinet de Verheugen. Et le journaliste du Süddeutsche de prédire malgré tout une fin de mandat (2009) éprouvante pour Verheugen et sa nouvelle directrice de cabinet.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Si on peut plus tenir la main de son assistante...