"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

26 septembre 2006

Comment j'ai résilié mon abonnement au Süddeutsche Zeitung (I)


Je me suis décidé à 17h47 précisément. Devant l'un des kiosques à journaux de la gare de Cologne. J'ai pris mon courage à deux mains, sorti 50 cents du porte-monnaie et pris le premier numéro du Bild Köln surplombant une pile déjà bien entamée. L'air le plus détaché possible, je me suis approché de la caisse pour régler. 50 centimes d'euros. On peut s'interroger longtemps sur ce montant, alors que les gratuits n'ont pas encore envahi les villes allemandes.
Le Bild est une institution en Allemagne. Premier tirage du pays avec 4 millions de numéros, le triple de lecteurs. Il était urgent de comprendre.
Les 30 minutes du Regional Zug 10133 en direction de Düsseldorf m'ont permis une première prise de contact rapide avant une lecture un peu plus poussée. Inutile de s'attarder sur la playmate qui décore une bonne moitié de la une. Le concept de Stéphane Collaro n'a pas vieilli. Au contraire. Il aurait été à ce titre plus vendeur pour le présent blog et son souci permanent de référencement intelligent de remplacer Angela Merkel par Ina.
La page politique du Bild se résume à... une page. L'article central intitulé "Warum stürzt die Union so ab ?" et censé éclairer le lecteur sur la chute de popularité de la CDU tient sur 5 micro-colonnes et se révèlent être en réalité une légende un peu plus longue qu'à l'habitude du présent graphique. Seule information notable et compréhensible : Zum 1. Mal seit 2002 liegt die SPD in Umfragen wieder vor der CDU. Les sociaux-démocrates dépassent les conservateurs dans les sondages pour la première fois depuis 2002. Heureusement, c'est le titre du graphique.
Le reste de la page politique se compose d'une interview illisible de Mickael Dickmann, patron de la société d'assurance Allianz, lequel s'exclame en gras, souligné et sur deux lignes en caractère 35 que chacun devra bientôt payer lui-même son dentiste (Den Zahnarzt sollte jeder selbst bezahlen!).
Mais l'idée ne m'a pas traversé l´esprit de poursuivre la lecture de l'entretien avec Herrn Dickmann (51). La succession de titres racoleurs, d'articles qui n'en sont pas, de photomontages de mauvais goût et d'autres faits divers sordides m'incitent à replier discrétement le Bild Zeitung, sans déranger le couple assis derrière moi, et à m´interroger: mais pourquoi diable ai-je résilié mon abonnement au Süddeutsche Zeitung ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Antwort an der letzte Frage : mais parce qu'il n'y a pas Ina dans le Süddeutsche, aaaah ah ah ah ah argh !

Bravo et longue vie à ton blög, lieber Francki.