"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

04 janvier 2007

Les Allemands aiment Sautet

Ne trouvant pas encore les ressources suffisantes pour expérimenter le cinéma d'outre-Rhin, je profite paradoxalement de mon exil germanique pour parfaire ma connaissance du cinéma français.

Il est vrai que les Allemands vous invitent regulièrement à revisiter certains grands classiques. La collection DVD éditée par le Süddeutsche incluait ainsi l'an dernier Les choses de la vie de Sautet, avec un petit article sympathique expliquant comment le réalisateur décrit avec talent la société française des années 70 et pourquoi Michel Piccoli n'apparait jamais sans une clope au bec à l'écran. Bel exploit artistique.

Les Allemands semblent affectionner le genre cinématographique à la Sautet. La bande de copains, les états d'âme, les relations humaines, les attitudes, les habitudes vestimentaires, culinaires,... le cinéma de Claude Sautet doit sans doute un peu incarner l'existence française rêvée et phantasmée par les Allemands.

En visionnant Vincent, François, Paul et les autres... l'autre soir, j'ai découvert un film en définitive moderne, qui doit autant à ses acteurs qu'à son (ses) histoire(s) et son esprit. La scène où Piccoli sollicite Montand et Reggiani pour obtenir des témoignages dans le cadre de son divorce doit se jouer encore fréquemment dans l'hexagone. Quand aux enfants qui mettent le feu à la maison malgré la surveillance de leurs mères...

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