"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

01 octobre 2006

Kennen Sie Bochum ?

Depuis mon arrivée en Allemagne, je dois avouer que l'idée m'avait traversé une ou deux fois l'esprit. Il m'avait été expliqué que la région de la Rhur représentait une des plus fortes densités de population en Europe. Des villes de 500.000 habitants tous les 10km. Des autoroutes dans tous les sens. Des usines à perte de vue. Bref, le coeur ouvrier et économique de l'Allemagne d'après-guerre.
L'occasion m'avait déjà été donnée de découvrir ce magnifique panorama lors de deux déplacements furtifs à l'Arbeitsgericht de Gelsenkirschen, le Conseil de prud'hommes local. J'avais fait le déplacement avec Alexander Bartz, avocat spécialisé en droit du travail, lequel était alors chargé des intérêts d'une grande société minière. Le taux de chômage à Gelsenkirschen est un des plus élevé d'Allemagne de l'ouest. Ce qui explique sans doute le calme relatif de l'Arbeitsgericht à chacun de nos passages. Gelsenkirschen reste néanmoins connu en Allemagne pour son club de foot professionnel qui tire son nom d'un quartier : Schalke. La confrontation européenne contre Nancy il y a 15 jours m'avait permis de découvrir le magnifique stade de Schalke dénommé Veltins Arena. Mais ça, ça n'intéresse pas grand monde, à part peut-être les supporters nancéens présents ce soir-là. Et encore.
Passés les mines et les clubs de foot (le Borussia Dortmund n'est pas loin), la Rhurgebiet - comme elle est désignée ici - renferme d'autres trésors. Je reviendrai très certainement sur le Zollverein d'Essen dans un prochain article. Ces anciens bâtiments industriels gigantesques et tentaculaires méritent bien un message à eux-seuls, photos à l'appui.
Vendredi dernier, j'ai pu parfaire ma connaissance de cette région atypique en participant au Jahrestagung der Deutsch-Französischen Juristenvereininung e.V. à Bochum. Le germaniste attentif ne manquera pas de penser que le club de foot de Bochum est actuellement en Bundesliga après quelques années en seconde division. Là n'est malheureusement pas le sujet. Je me devais de participer à ce colloque organisé par le DFJ, association regroupant un millier de juristes franco-allemands de ce côté-ci du Rhin. Pour la petite histoire, l'association chargée en France de la même mission réunit 10 fois moins d'adhérents. Le public relation, ça paie toujours me disait pas plus tard que ce soir mon ami Thibaut qui fêtait alors dignement son trentenaire.
Le programme paraissait très alléchant sur le papier: Gesellschaftrecht - Unternehmensakquisition (droit des sociétés et acquisition de sociétés en droit comparé français/allemand) et une intervention sur le rachat d'entreprise en faillite (Insolvenzrecht). Les interventions - parfois brillantes - étaient dispensées par Me Werner Gaus de Francfort-sur-le-Main, Me Nicola Kömpf de Paris et Me Herta Weisser de Dresde. Il est d'ailleurs significatif que la seule personne qui ait vu son temps de parole amputé et qui n'a pas pu terminer son intervention soit l'avocate d'Allemagne de l'Est...
La seule découverte de la ville de Bochum valait le déplacement. Non pour son blason dont la symbolique m'échappe encore, mais pour son université. La Rhur-Universität a été construite pour durer, c'est évident. L'arrivée par voie terrestre est édifiante. L'entrée dans les immenses parkings souterrains traumatisante. Des bâtiments en béton à perte de vue. La construction date des années 60-70 et semble un sujet d'étude sans fin pour sociologues et architectes. D'ailleurs, une large partie a été modernisée et une expo photo retrace les travaux les plus récents. Bref, si vous passez par Bochum, il faudra penser à visiter aussi son université.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"(...) La confrontation européenne contre Nancy il y a 15 jours m'avait permis de découvrir le magnifique stade de Schalke dénommé Veltins Arena. Mais ça, ça n'intéresse pas grand monde, à part peut-être les supporters nancéens présents ce soir-là. Et encore.(...)"

N'empêche qu'il fallait voir l'enthousiasme avec lequel M. Heurtrey hurlait son support au flambant ASNL ce soir là!!!!

Anonyme a dit…

Est-il vraiment nécessaire de revenir sur cette soirée durant laquelle la Schalke Arena Veltins n'a jamais aussi bien porté son nom ??