"Malgré les grands progrés que je fais en allemand, il est clair que j'y suis venu trop tard, et que je ne parlerai jamais cette langue comme le français. Je ne le regrette pas trop". Michel Tournier, "Le Roi des Aulnes".

05 juin 2007

Où es-tu Eric ?

Pas de grande déclaration à faire, sinon que ça va faire mal, dimanche soir.

Ah si.

Hier midi, en feuilletant ce bon vieux journal progressiste de Francfort, le FAZ, je tombe sur un article évoquant une réunion des Allemands des Sudètes dans le sud du pays. Leurs représentants entendent peser dans les actuelles discussions en cours avec le gouvernement tchèques.
Je fais part de mon étonnement à un de mes collègues. Certes sur un ton sarcastique, mais plutôt modéré, du style: "Les Sudètes, ça sonne un peu histoire de l'antiquité, non ?".
Silence de deux longues secondes.
"Non"
Re-silence de deux longues secondes.
"Enfin, je voulais dire que... les Sudètes... ça fait bizarre, quoi... Moi, je les ai jamais vu que dans les livres d'histoire. Alors, là, forcément... die Sudetendeutsche..."
"Non, non, la communauté des sudètes allemands est très importante, surtout en Bavière"
Et pour cause, les allemands des sudètes, réfugiés en Allemagne après guerre, se sont très vite organisés en association pour défendre leurs intérêts et former des lobbys politiques puissants en Bavière et en Hesse. La question des réfugiés d'après guerre est une question que beaucoup de Français sous-estiment. Une famille allemande sur sept est pourtant concernée par cette thématique, et a au minimum un membre parmi elle qui a connu l'exode en 1945 devant l'avancée de l'Armée rouge. Il n'est dès lors pas rare de retrouver dans la presse quotidienne de telles manifestations - comme les "journées des sudètes allemands" - qui sonnent comme un rappel de l'Entre-deux-guerres.

02 juin 2007

Pourquoi Eric, pourquoi ?

Je vois tout de même un gros avantage à la formation de ce gouvernement FILLON I. C'est l'éviction de ce charlatan d'Hervé Mariton du ministère de l'Outre-Mer. Car, on ne le répétera jamais assez, ce pauvre Mariton est un bien pauvre homme (politique).

Le mois de mai a été égayé par deux découvertes: le dernier livre de Marc Dugain, "la malédiction d'Edgar", sur l'ancien directeur du FBI, Edgar Hoover, et le dernier opus des Rita Mitsouko, "Variéty". Le livre de Dugain est un vrai bonheur, surtout par les portraits qu'il trace des hommes politiques américains: les frères Kennedy, Nixon, Johnson, jusqu'à Reagan. On a parfois du mal à distinguer le travail de l'écrivain de celui de l'historien. Cela ressemble à du Patrick Rambaud (La Bataille, et ses suites), sans la prétention historique. On voudrait croire que "La malédiction d'Edgar" n'est qu'une simple fiction. Mais - et Michel Créton avait raison - la réalité dépasse toujours la fiction.

Quant aux Rita Mitsouko, il faut absolument se procurer l'album. Pour les amateurs germanophones, à part s'en remettre aux accords de basse, oubliez les paroles, et, pourquoi pas, venez le 7 juin prochain à Cologne pour les écouter, en chair et en os.



Puisqu'on en est à évoquer nos vertes années, qui se souvient de Feargal Sharkey ? Personne ? Quel dommage. Son single "A good heart" déchaînait pourtant les foules il y a 22 ans, lui dans une chemise blanche impeccable, les cheveux étonnament lisses (vous vous souvenez de Paul Atréides, joué par Kyle Mac Lahlan dans "Dune", en 1984 ? et bien c'est lui - ou presque), entouré des meilleurs batteurs de l'époque. Bonne écoute !